Je suis née en 1972 et ai grandi dans une famille créative (une mère céramiste et un père sculpteur) dans l’environnement très créatif des potiers de La Borne près de Bourges.
Et c’est d’ailleurs à Bourges que j’ai fait mes études en passant par la case Beaux-Arts, une période riche de découvertes et de connaissances, encadrée par Sylvie Clidière (artiste de théâtre) et Robert Christien (artiste plasticien).
Mais c’est à Nîmes que le déclic photo s’est fait. Ayant toujours fait de la photo personnellement, on m’a conseillé de chercher du travail dans ce domaine et me voilà pour un premier temps photographe en maternité. L’exigence et l’urgence des images pour les commerciaux m’a permis d’apprendre très vite les bases d’une bonne composition.
Puis c’est dans un labo photo que j’ai appris la colorimétrie et quelques manipulations de négatifs, le numérique n’étant pas encore généralisé.
Entre ces 2 expériences, il y a une rencontre avec un groupe de musique africaine qui m’a accordé sa confiance en me commandant des clichés. C’est une étape importante car j’y apprend à maîtriser les éclairages difficiles et je me plais à explorer la couleur sur scène.
M’orientant par la suite vers les portraits d’artisans, je cherche à dépasser le rendu réaliste de la photo pour aller vers une expression personnelle où la netteté de l’image n’est plus une priorité.
Une autre approche de l’image, celle de la surexposition, se traduit dans un projet appelé « Les Transversales » où la lumière « absorbe » une partie des personnages et leur donne une destination inconnue. Encouragée par Roland Laboye (photographe) dans ce projet, j’ai décidé de franchir encore une étape.
Ce qui m’a amenée à créer mon activité de photographe grâce à la CAE Mine de Talents d’Alès où j’ai intégré une agence de communication, COM’LES10DOIGTS.
C’est là que j’ai rencontré Cécile Gay, graphiste et illustratrice du groupe avec qui je partage le goût de l’esquisse et de la couleur.
Une première collaboration avec Cécile l’amène à venir poser pour moi pour une série de portraits de femmes dynamiques et colorés.
C’est le point de départ d’une seconde collaboration plus poussée qui nous guide vers le projet des Arlésiennes.
Colorées, féminines, mystérieuses, elles m’invitent à réaliser des clichés qui ressemblent à des études, des croquis, à rendre le côté insaisissable de l’Arlésienne de Daudet. Il ne reste qu’une ébauche de corps, une théorie de la forme qui laisse l’esprit recomposer le personnage qui tente de s’enfuir.
Ce travail est partagé avec les illustrations de Cécile. Comme un écho, dessins et photos semblent évoluer ensemble pour proposer un nouveau regard sur ce personnage emblématique. Les couleurs se rejoignent, les impressions de textiles chatoient et volent dans des gestes circulaires, les Arlésiennes donnent de leur essence dans des compositions en mouvement.